Les métallos de Van Hool au Parlement flamand pour débattre sur la question des bus électriques
Le jeudi 22 février, un débat s’est tenu au Parlement flamand concernant la commande de bus électriques chinois par De Lijn. Nos délégués de la FGTB Métal actifs chez le constructeur de bus Van Hool étaient aussi présents. Ils souhaitaient entendre les propositions du monde politique pour aider l’entreprise, qui se trouve dans une situation délicate.
Un peu de contexte...
Début janvier, nous avons appris que De Lijn avait commandé 92 bus électriques au producteur chinois BYD. Cette nouvelle a été mal reçue, étant donné que nous avons deux grands constructeurs de bus en Flandre : Van Hool et VDL Bus. Sans compter que Van Hool est en proie à de sérieuses difficultés économiques et que de nombreux travailleurs sont au chômage temporaire.
Hans Vaneerdewegh, secrétaire de la FGTB Métal (responsable de Van Hool) avait déclaré à l’époque : « Je comprends que les bus de BYD sont moins chers, mais le gouvernement flamand ne tient pas compte du coût sociétal. S'il n’y a pas de travail chez Van Hool, les travailleurs se retrouvent au chômage temporaire et ça, c’est notre société qui doit le payer. Je trouve que ces coûts devraient pouvoir être répercutés dans les devis. »
Le secrétaire Yves Allewaert (responsable de VDL), avait lui aussi fortement critiqué la décision : « Il est révoltant que De Lijn commande des bus à une entreprise chinoise alors qu'ils pourraient simplement être produits ici. À court terme, ça coûtera peut-être moins cher, mais à long terme, c’est une autre histoire. On joue avec des emplois. »
Attention : nous ne sommes pas contre le fait que De Lijn commande des bus à l’étranger. Van Hool et VDL Bus reçoivent aussi régulièrement des commandes de l’étranger et c’est une bonne chose, surtout pour une économie dépendante des exportations telle que la Belgique. Mais l’acquisition de bus BYD chinois s’avère problématique à plusieurs égards. Le problème est l’absence de conditions de concurrence équitables. L'industrie chinoise est fortement subventionnée par les pouvoirs publics et cela crée de la concurrence déloyale. La stratégie chinoise vise très délibérément à saper notre propre industrie européenne.
Protégeons notre industrie.
Gunther De Beul est notre délégué principal chez Van Hool. Avec ses collègues délégués, il s’est rendu au Parlement flamand pour écouter le débat au sein de la Commission mobilité : « La FGTB Métal souhaite participer activement à la réflexion sur la manière dont nous pouvons mieux protéger notre industrie manufacturière contre la concurrence déloyale. Actuellement, Van Hool vit des heures difficiles et le sort de ses travailleurs est incertain. Il est urgent de réfléchir à ce que nous pouvons y faire. »
Quelles sont les solutions envisageables ? Pour reprendre les propos de Gunther : « Une entreprise publique comme De Lijn donne un mauvais signal en commandant des bus électriques à l’entreprise chinoise BYD. C’est peut-être la solution la moins coûteuse à court terme, mais à long terme, nous en payerons le prix par une perte d’emplois et la disparition de notre industrie. Nous devons donc prendre des mesures pour protéger notre industrie, de préférence au niveau européen. C’est possible en incluant par exemple des critères sociaux et écologiques dans les adjudications publiques. »
Gunther est conscient que dans cette histoire, tout n’est pas noir ou blanc : « Nous ne disons pas que le gouvernement belge ne peut acheter que des bus fabriqués ici. Si tous les pays n’achetaient plus que du local, ce serait une mauvaise chose pour Van Hool. Nous recevons nous-mêmes régulièrement des commandes de l’étranger. Néanmoins, nous pourrions tout de même faire preuve d'un peu plus de chauvinisme. Des pays comme la France et l’Allemagne s’en sortent beaucoup mieux à cet égard.
Il est temps de passer à l’action !
Gunther revient sur le débat au sein du Parlement flamand : « Il est clair que la question intéresse le monde politique. Il est essentiel de mener un débat approfondi sur l’avenir de notre industrie et sur la protection de notre prospérité. Les choses bougent déjà tant dans notre pays qu’au niveau européen, mais il est urgent de faire plus et mieux et de devenir moins naïfs. Des mesures concrètes doivent être prises, car le temps presse pour Van Hool. »